Music Designer

L’esthétique, l’univers sonore d’une composition, font partie avec le mixage des éléments fondamentaux qui personnalisent une production. Si les yeux sont le miroir de l’âme, la musique en est la mémoire. Nos sentiments les plus profonds, nos joies, nos peines, nos espoirs, nos passions, nos amours restent à vie enfouis quelque part dans la mémoire de notre âme souvent accompagnés d’une mélodie, ou d’une ambiance musicale qui sont la signature d’une période vécue. Bien des années plus tard il suffit d’entendre à nouveau cette musique pour nous faire instantanément remonter le temps dans le contexte d’une époque, et réveiller nos impressions ou sentiments de cette période révolue. Ce moment peut nous rajeunir dans la joie, ravivant les braise d’un feu jamais éteint ou bien nous communiquer un mal à l’aise que l’on croyait à jamais enfoui dans les méandres de nos souvenirs. Voilà pourquoi les chanteurs, les groupes inoubliables sont ceux qui ont inventé des univers qui nous ont marqués, souvent en collaboration avec un producteur, un ingénieur du son, qui ont su mettre en exergue la substance intrinsèque des artistes, leur marque de fabrique en quelque sorte, et ne pas les enfermer dans un moule commercial donné. La musique s’inventent, se sculpte, se modélise…Raconter une histoire dans son contexte créatif originel, et dans son univers sonore, est à mes yeux fondamental afin de ne pas altérer ou dénaturer le message du créateur.

Monitoring Specialist

J’ai eu l’immense chance d’être choisi par TC ELECTRONIC et de représenter la marque en France pendant 20 ans. Outre les fabuleux standards de la marque Danoise dont le System 6000 nous avions également un partenariat de développement et de distribution avec une autre marque phare Danoise DYNAUDIO ACOUSTIC. Le multicanal démarrait et TC développa le 1er système d’écoute de monitoring en réseau avec calibration par software dédié.

Ce challenge technologique m’interpella au plus au point et je m’investit totalement dans l’intégration de systèmes et des exigences de l’acoustique des studios. J’appris énormément au contact d’acousticiens de renoms.

Quelques années après TC GROUP acquis TANNOY marque Ecossaise inventeur du légendaire haut parleur coaxial en 1927. Leur gamme allant du monitoring haut de gamme à la diffusion PA, élargie encore mon champ d’action. Je quittai le groupe devenu MUSIC TRIBE en 2019.

GENELEC, sous la houlette de OLE JENSEN (ancien collègue TC) me contacte en 2020 afin de re-dynamiser leurs parts de marché sur le territoire Français. Je me retrouve donc à nouveau avec une marque de notoriété mondiale au sein du nouveau distributeur AUDIO-TECHNICA en plein essor du DOLBY ATMOS et autres formats immersifs. L’aventure continue…

Production et créativité

Toute composition en fonction du style de musique, nécessite un choix d’équipement adapté. En studio particulièrement, l’inventivité doit primer au delà des règles préconisées pour la bonne utilisation d’un matériel. Je ne suis pas ingénieur du son à proprement parler mais je sais traiter les sons que j’utilise, enregistrer selon mes choix artistiques, une batterie, des percussions, une voix. C’est à dire produire de la manière dont j’ai envie d’entendre mon matériel sonore. La prise de son est un parti pris comme un mixage, tout dépends de l’artistique choisi. En fait tout choix est respectable et on a le droit d’aimer ou de ne pas aimer. C’est comme la cuisine tout est une question de goût et de sensibilité.

Photographer

Mon père m’a transmis ses gènes de photographe passionné de belles images.
J’ai toujours fait de la photo depuis l’âge de 12 ans comme quelque chose d’instinctif, de naturel. – » Ouvre tes yeux et capte tes moments de vie, chaque seconde est unique » me disait-il tout débutant que j’étais. La photo ne m’a jamais quitté mais m’a toujours demandé moins de pratique que la musique. Héritage génétique ou passion moins forte, un peu des deux certainement. J’ai très jeune été attiré par l’instant magique dans la captation. Chaque moment est unique car d’un instant à l’autre tout change, les attitudes, la lumière, la beauté du sujet, le cadrage, l’exposition, autant de paramètre qui peuvent rendre une image interessante ou quelconque.

Drummer Story

A l’école maternelle je jouais des cymbales d’orchestre pour donner le tempo car dans ma classe personne n’était intéressé ou ne comprenait à quoi cela pouvait servir. Ma mère qui n’était pas musicienne mais dotée d’une grande sensibilité, s’entendit dire par la prof de musique de l’école que j’étais le seul de la classe qui jouait en rythme, et qu’elle devrait m’inscrire à des cours de musique. Ce qu’elle fit en me faisant suivre des cours particuliers de piano et de solfège, j’avais 7/8 ans. Puis après quelques mois, j’ai soudain arrêté, car ces cours avaient lieu en semaine pendant mon unique jour de congé scolaire.Ensuite vers 11 ans, en classe de 6e nous avions des cours de flute à bec, j’arrivais à jouer d’oreille toutes les mélodies que j’entendais ou qui faisaient partie des cours de musique, ce fut un nouvel élément déclencheur. Et puis vers 12/13 ans je me suis mis à taper sur tout ce qui émettait un son percussif: portes de placard, tabourets en bois, bouteilles en verre, tables etc…
Jusqu’à me fabriquer une batterie avec des barils de lessive en carton ( en forme de tonneau à l’époque) renforcés avec du scotch, et avec comme cymbale, un plateau de platine Teppaz, que j’avais démonté du meuble familial au grand désarroi de mon père, car je voulais une chaine stereo et le vieux poste au son mono incluant la Teppaz était devenu obsolète.
À cette époque j’allais régulièrement chez mon copain Franck Proix dont le père Jean-Paul artiste peintre et musicien écoutait et nous faisait découvrir plein de styles musicaux différents Miles Davis, John Coltrane, du Jazz en général, puis Weather Report, Herbie Hancock, en passant par Santana, aussi de la musique africaine, afro-cubaine, de la saoul, Gino Vanelli, CSNY, Magma, Yes , Stravinsky … Comme éveil musical on ne pouvait pas faire mieux.!!

Il y avait chez lui plein d’instruments de percussion, propices à des » boeufs » où nous pouvions nous exprimer. A cette époque Jean- Paul m’encourageait beaucoup a persévérer car il disait que j’étais doué pour le rythme, comprenant très rapidement toutes les « tourneries » qu’il me montrait. Un jour jouant des bongos que j’avais emprunté à un copain dans le préau du collège, un copain de classe me demanda si je savais jouer de la batterie car il voulait former un groupe. L’opportunité était trop belle pour la refuser, je demandai donc à mon père qu’il m’achète une batterie ! La première fut donc une STAR dont je ne me rappelle plus le modèle exact, et arrivai à ma première répétition en m’asseyant dernière des futs pour la première fois. Ce groupe nommé Trépas dura un peu plus d’un an et après quelques concerts nous nous séparâmes. A la suite de cette rupture, un déclic se produisit et me décidais à travailler la batterie sérieusement, j’avais 17 ans. C’est là où je fis une rencontre déterminante dans mon apprentissage avec le regretté Marc Lagrange enseignant les méthodes Dante Agostini.
Pendant ces deux années de cours, je fis d’énormes progrès à son contact, et il me mit sur les bons rails de la rigueur rythmique, j’avais 19 ans et la vie devant moi…


Music Composer

La création musicale est un besoin profond. C’est aussi une thérapie personnelle, une quête permanente vers l’immatériel.
Le moteur créatif est difficilement explicable fait d’impressions, de sentiments, de culture et de savoir faire.

Après de multiples expériences en groupes ou en accompagnant des chanteurs, l’appel de la composition m’est venu soudainement en autodidacte comme une évidence. Je me suis donc acheté mon premier clavier, un Yamaha DX7 un des standards accessible des années 80 ainsi  que des boites à rythme Roland TR707+727,  un premier ordinateur un Commodore 64 puis un Atari 1040 STE la star des musiciens avant les MAC. A l’époque les boucles toutes faites n’existaient pas il fallait donc jouer par pattern ou du début jusqu’à la fin d’un morceau. J’ai eu aussi une batterie électronique Simmons au son si caractéristique pour l’époque et fortement daté aujourd’hui.Puis d’autres synthés ont suivi comme des Roland que j’adore toujours.Les premiers bout de trucs ont donné naissance à des chansons, les voix témoins et les textes ont suivi rapidement…Comme beaucoup d’autres à cette époque j’ai fait beaucoup de maquettes plutôt orientées Pop song anglaise (à écouter dans « Old tapes ») en espérant décrocher un contrat dans une maison de disques. Malheureusement la France est un pays de chanteurs de variété et pas de groupes à de très rares exceptions. Il m’aurait fallu tenter l’aventure à Londres ou à New York, ce que j’ai fait en présentant des chansons aux US grâce à ma copine de l’époque.Mais pour être crédible et exister outre manche ou outre Atlantique, il faut vivre dans les pays en question, être entouré d’une équipe solide, avoir non seulement du talent mais surtout avoir la chance de rencontrer les bonnes personnes, ce qui ne fut pas mon cas. C’est à cette époque que je migrais en parallèle dans le monde de l’audio en ayant la chance de travailler pour des sociétés majeures de l’industrie, qui ont enrichi mon expérience, tout en continuant  mon chemin musical…

Microphone Specialist

En 1992 on me propose par l’intermédiaire de Nicolas Giddings, une position de directeur produits et marketing pour Beyerdynamic. Bien qu’étant déjà dans l’audio pro, je connaissais très peu la marque excepté le M88 ou le M160. Je me suis donc très vite plongé dans l’immense et très performante gamme Beyer tant au niveau de la microphonie filaire, des casques de monitoring et surtout de la HF. Faisant à mes débuts dans la boite le tour du stock, j’interpelle mon patron de l’époque Marco Vifian en lui demandant quel était ce gros rack sur les étagères, il me répondit que c’était de l’UHF et que ce produit était très cher donc à ne pas laisser entre toutes les mains. Je lui répondis qu’on ne risquait pas d’en vendre si ce rack restait sur son étagère. Je décidais donc de faire essayer ce rack UHF U700 comprenant 12 liaisons entre 650 et 850 Mhz à commencer par le les ingénieurs du son et les prescripteurs en télévision. Car à l’époque une seule marque régnait dans ce milieu en HF c’est à dire Sennheiser, le redoutable concurrent allemand. Shure, la marque américaine, avait la main mise sur toutes les scènes du monde avec deux références SM57 pour les instruments et SM 58 pour les chanteurs. Concernant le studio c’était Neumann majoritairement, autre marque allemande et AKG les autrichiens. L’ampleur de ma tâche était donc immense mais à force d’abnégation, la chance se présenta à plusieurs reprises et je sus la saisir… En l’espace de deux petites années j’investie , grâce à quelques coups de pouce du destin, mes micros et à ce rack UHF de grande qualité, une multitudes de plateaux et d’émissions de télévision ainsi que nombre de spectacles, de tournées Françaises et internationales comme le world tour de Phil Collins à l’époque très en vue. Grands moments de joie, quelquefois de stress mais avec une grande réussite qui dura près de cinq années.

J’ai beaucoup appris au contact des ingénieurs du sons qui m’ont fait confiance à cette époque et eu la chance de côtoyer des chanteurs et des musiciens de renommée mondiale.