Le son immersif est dans l’air du temps, malgré les progrès technologiques, l’idée n’est pas nouvelle. Tous les sons dans le monde qui nous entoure sont positionnés d’une manière naturelle. Nous les percevons grâce à nos oreilles qui sont des capteurs, des amplificateurs et notre cerveau qui est le décodeur de notre perception auditive .Notre corps, nos organes sont autant de senseurs psycho-acoustiques, psycho-sensoriels. La technologie s’efforce de restituer le mieux possible et de réinventer ce qui nous a déjà été donné d’une manière naturelle. L’homme créé perpétuellement des outils et invente des algorithmes qui sont le prolongement de nos sens, tout ce que la création de la vie nous offre depuis la nuit des temps.
La musique est dans la nature, elle nous entoure de son aura magique. Le vent qui fait frémir les feuilles des arbres, les chants des oiseaux et de tous les animaux sur cette terre, la pluie qui égraine des milliers de notes éphémères, le tonnerre qui gronde…
L’homme à interprété selon les cultures et les civilisations ce qu’il perçoit et organisé à sa manière des rythmes, des notes, des gammes, l’harmonie…du monde.
Quand je compose j’essaye d’exprimer mes sentiments, mes ressentis, mes impressions furtives, mes souvenirs profonds tels que je les perçois dans l’espace sonore qui m’entoure. Comme une palette de couleurs à l’état brute ou texturé de mélanges subtils qui n’existaient pas quelques minutes avant. Mon instinct, mes goûts dictent mes choix et mon cheminement mental créatif. Ma vie défile dans mon esprit, Des rythmes naissent, des mélodies chantent dans ma tête.
Dans le cadre d’une diffusion immersive en studio ou en live, dans tout le processus créatif de composition et d’arrangement, la technologie doit suivre l’inspiration et pas l’inverse. A savoir que même simplement équipé d’une paire d’enceintes en stéréo, chaque partie enregistrée doit prendre place dans votre imagination et extrapoler une spacialisation ultérieure de votre matière, que ce soit le positionnement des objets sonores, les fréquences et l’énergie émises par ces sons. Ce n’est pas à la toute fin au moment du mix, où on doit se poser la question de l’intégration technique et artistique de telle ou telle piste. Dans un deuxième temps ça s’appelle alors du Remix ou DJing. Dans ce cadre des dizaines de versions sont possibles et on parle alors d’une réécriture de l’arrangement et du mix initial ce qui peut-être interessant à d’autres niveaux de lecture et d’écoute pour des audiences différentes.
Cela étant dit, le nec plus ultra est d’être équipé et de travailler dès le départ en immersif que ce soit pour la spacialisation de vos objets sonores, l’organisation des fréquences et les niveaux de ces pistes.
Depuis le 4.0 des années 1970, expérimentée en live par Pink Floyd, soit deux groupes d’enceintes avant gauche/ droite et arrière gauche/arrière droite on dit maintenant LR/LS/RS, les formats n’ont cessé de se réinventer. En 1977 Star Wars est un des premiers films à proposer un format immersif au cinéma nommé le DOLBY STEREO soit LCR et LS/RS Puis au début des années 1980 sa version grand public le 4:2:4 dénommé Pro Logic par Dolby pour les particuliers soit 4 voies encodées sur 2 puis décodées sur 4 canaux LCR + LS/RS en mono+ sub ( issu du LR). Ensuite le 5.1 Digital au début des années 90 ( 6 canaux indépendants full band 20-20Khz, (débit différent pour DTS et DOLBY).
Et finalement le mixage objets au cinéma développé par Dolby(Atmos) et DTS(DTSX), 128 objets sur 64 enceintes possibles latéralement et verticalement sur une base 7.1 ou 9.1
Le son immersif arrive dans le monde de la musique à point nommé en 2020, afin de re-dynamiser un marché en pleine mutation cherchant ses marques depuis plusieurs années.
Le son immersif est d’actualité également en live ou les impératifs techniques sont plus compliqués notamment au niveau du temps nécessaire au montage et au calage des systèmes de diffusion en fonction de la configuration de la salle. Des solutions sont proposées par différents labos de R&D et pour une fois la France est plutôt à la pointe de l’innovation, comme Radio France qui développe son format immersif, en diffusion et également au casque en Binaural (Nouvoson). Des fabricants Français, comme L-Isa de L-Acoustic ainsi que le SPAT Révolution développé par FLUX permettant à la fois un travail en studio et en live.